L’expérience du paysage en milieu urbain peut prendre des formes très variées. Du parc urbain manucuré au parc nature luxuriant, les possibilités sont grandes tant sur le plan du design que de la biodiversité. Toutefois, certains espaces échappent à la classification conventionnelle des espaces verts. Leur apport à l’expérience de nature urbaine est néanmoins indéniable. La friche fait patrie de ces lieux. Résultant de l’abandon plutôt que de l’intervention humaine, la friche urbaine est méprisée par les uns, appréciée par les autres et aussi très souvent convoitée par certains qui souhaiteraient la faire participer à la vie économique plutôt que biologique!
Ces espaces interstitiels sont parfois d’étonnants milieux de vie, et ce tant pour la flore et la faune que pour les citoyens qui les fréquentent. L’activité de la rentrée de l’Association des architectes paysagistes du Québec qui se tenait dans le Champ des possibles le 19 septembre dernier aura permis de faire la démonstration que ces lieux peuvent constituer des oasis urbaines bénéfiques. Récemment protégée à titre d’espace vert de l’arrondissement du Plateau Mont-Royal, cette friche urbaine jouit d’un statut inédit qui permet aux quelque 100 espèces végétales et 300 espèces d’insectes inventoriés d’espérer un avenir favorable, un avenir tout court.
Plantation au Champ des possibles Indigo participait à l’événement et la présentation d’Isabelle Dupras aura permis aux participants non seulement de se familiariser avec une gamme d’espèces indigènes adéquates pour bonifier ce type d’espace, mais également de mettre la main à la terre et de planter plus de 200 plantes indigènes dans le Champ des possibles. – Ces espèces sont présentées plus bas- Force est de constater qu’il est difficile pour les aménagistes de planifier des interventions dans ces lieux. Toujours très portés sur des actions structurantes, les aménagistes se sentent trop souvent peu concernés par ce genre de projet qui demande rarement plus qu’une simple valorisation. Pourtant à une époque où les budgets pour la conception et l’entretien des espaces verts sont en situation précaire, l’idée de valoriser biologiquement des espaces possédant déjà des composantes dynamiques où l’on dénote une appropriation des usagers s’inscrit tout à fait dans une perspective de développement durable.
Il est vrai que les espèces végétales qui peuvent s’intégrer à de tels espaces doivent posséder des qualités spécifiques qui ne sont pas légion dans l’offre de produits horticoles conventionnels. Ici, l’utilisation d’espèces indigènes prend tout son sens et il importe de miser sur des espèces qui tolèrent les sols peu fertiles et contaminés, l’absence de soin et la compétition des espèces déjà en place. Voici donc la liste des espèces qui ont été implantées lors des « Ateliers dans le Champ » de l’AAPQ et qui constituent de bons choix en la matière.
Achillea millefolium
Apocynum cannabinum
Asclepias syriaca
Astragalus canadensis
Carex aurea
Deschampsia flexuosa
Heliopsis helianthoides
Oenothera biennis
Prunella vulgaris
Solidago gigantea. Pour en savoir plus sur le Champ des possibles