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15 août

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L’espace Aiglon Indigo se met en place.

Un peu de tout

Étiquette Jardin Daniel A. Séguin Plantes indigènes

Au cours du mois de juillet, le projet de l’Espace Aiglon Indigo a franchi l’étape de la concrétisation. Pendant plusieurs journées chaudes, l’équipe du Jardin et celle d’Aiglon Indigo ont combiné leurs forces afin de procéder à la plantation de plus de 2000 plantes indigènes. Ce furent de belles journées ensoleillées qui ont donné à tous l’occasion d’essayer des techniques de plantation inusitées. Ce fut aussi pour certains une belle occasion de découvrir une panoplie d’espèces indigènes méconnues.

La plantation Espace Aiglon Indigo

La méthode par strate employée dans ce projet crée une superposition de trames végétales qui est relativement facile à représenter en plan, mais bien plus difficile à réaliser sur le terrain. Ainsi, si les maianthèmes étoilés parmi les fraisiers entrelacés de carex et de deschampsies forment une mosaïque cohérente sur le plan, il en va tout autrement lorsqu’il faut planter les dechamspies à travers les carex, les fraisiers et les maianthèmes tout en maintenant le rythme et en respectant les distances!

De manière générale, un peu à l’image de la conception du plan, la plantation s’est effectuée par couches successives. Les arbres et arbustes de la strate structurale ont d’abord été plantés, puis ont suivi les espèces herbacées à plus grand développement qui constituent la strate d’animation. Une fois ces éléments en place, les plantes de la strate couvre-sol sont venues s’insérer en comblant les interstices. Le résultat : de grands massifs qui se superposent et s’entrecroisent afin d’occuper toutes les niches écologiques; cela autant en surface qu’au niveau des racines. D’ailleurs, cette approche est sensée sur le plan écologique. On imagine bien par exemple que les bulbes des lis du Canada qui émettent peu de racines fines seront bien épaulés par les racines fines et nombreuses des graminées voisines qui vont leur procurer davantage de fraîcheur en plus de protéger plus efficacement le sol.

 

Ces massifs imbriqués vont aussi permettre au jardin d’évoluer avec plus de flexibilité. Advenant qu’une espèce s’avère moins bien adaptée qu’attendu, ses voisines vont rapidement combler les lacunes et ainsi assurer un développement optimal. D’ailleurs, ce type d’aménagement est destiné à évoluer en souplesse. Il n’est pas question ici de retenir les massifs et les plantations figés dans le temps. Si des espèces se propagent au-delà des zones initiales de plantation ou au-delà des attentes en termes de vigueur, les jardiniers pourront choisir la façon d’aborder la situation en profitant de ces changements dynamiques. Ici, il est ici davantage question de gérer les plantations plutôt que de les maintenir.

 

La saison 2019 nous fournira déjà un aperçu du comportement des plantes dans l’espace et le temps. Suite au réveil du printemps, il y aura sans doute déjà quelques surprises dont nous vous ferons part à travers ce blogue, notre but étant de documenter l’expérience, mais également de vous faire profiter de ce formidable laboratoire.